Rapport annuel : définition, usage et perspective

Des ouvertures très visuelles
Pages intérieures rapport annuel 2018.

Le rapport annuel est devenu pour de nombreuses entreprises un véritable outil de communication. L’évolution de son usage habituel lui ouvre aujourd’hui de nouvelles perspectives. Mais pour ne pas nous perdre, nous vous proposons de commencer ce tour d’horizon par quelques définitions.

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Qu’est-ce qu’un rapport annuel ?

Le rapport annuel est un outil de communication financière, qui en soit ne comprend aucune obligation légale de publication. C’est un document de communication qui peut éventuellement intégrer un rapport financier, un rapport de gestion ou tout autre document de référence, eux légaux.

Ce qu’il est

En tant qu’outil de communication, le rapport annuel présente chaque année de manière didactique et simplifiée les données d’activité et financières d’une entreprise, quelle que soit sa taille.

Définition du rapport annuel

Le rapport annuel est un document graphique, édité sur papier ou digital, qui présente à l’issue de chaque exercice, l’activité et résultats d’une entreprise, cotée ou non. Ce document n’a aucune nécessité légale, contrairement à certains rapports financiers, rapport de gestion ou encore de documents de références.

Les caractéristiques du rapport annuel

Traditionnellement, ce document reprend les activités phares de l’entreprise, les éléments stratégiques choisis par la gérance et le bilan financier plus ou moins détaillé de l’exercice.

Les éléments accessoires du rapport annuel

Mais le rapport annuel peut aussi intégrer des données extra-financières, tels qu’une étude d’évolution des ressources humaines ou encore des éléments clés de la politique socialement responsable de l’entreprise. Ce document n’étant pas un document légal à proprement parler, c’est à l’entreprise elle-même de choisir le niveau d’information qu’elle souhaite fournir ainsi que la forme qu’elle veut donner au document.

La forme du rapport annuel

Les lecteurs de rapport annuel attendent que le document facilite leur lecture au maximum, en mettant en valeur les données essentielles à retenir. La simplicité doit être votre maître-mot. Les tableaux doivent être suffisamment clairs et bien intitulés, la typographie grande et lisible. Dans l’idéal, qu’il soit sur papier ou digital, une maquette aérée s’impose si vous souhaitez divulguer votre information financière en toute transparence.

Ce qu’il n’est pas

Le rapport annuel étant un objet de communication financière et non un document légal, il ne remplacera pas les documents juridiques que vous devez transmettre au tribunal de commerce ou à vos autorités de contrôle. Cependant, certaines entreprises choisissent d’intégrer dans leur rapport annuel ces documents légaux : rapport de gestion, rapport financier, déclaration des commissaires aux comptes, comptes annuels sociaux et consolidés, le rapport de référence, les règles de méthode comptables…

Un rapport annuel n’est pas un rapport de gestion

Le rapport de gestion est un document rédigé par le gérant d’une entreprise (ou les directions concernées le cas échéant) qui apporte un éclairage sur la situation de la société à la fin de l’exercice concerné et ses perspectives. Ce rapport engage l’entreprise. Il explique aussi les comptes sociaux déposés. C’est une annexe du bilan. Le rapport annuel peut intégrer le rapport de gestion.

Un rapport annuel n’est pas un rapport financier

Le rapport financier annuel est un document légal transmis lors des assemblées générales des entreprises cotées ou aux statuts exigeant sa rédaction et sa présentation à l’AG ou au conseil d’administration, comme les associations par exemple. Il présente les comptes annuels de l’entreprise. ce support peut intégrer le rapport financier.

Un rapport annuel n’est pas un rapport RSE

Le rapport RSE (sur la Responsabilité Sociale de l’Entreprise) est un outil d’audit et de suivi de la démarche de responsabilité sociale et de l’entreprise. Il est structuré autour d’indicateurs présentant l’évolution des pratiques de l’entreprise et ses objectifs. Ce support peut intégrer un rapport RSE.

Un rapport annuel n’est pas un rapport intégré

Le rapport intégré est une forme évoluée du rapport annuel, qui concerne les entreprises cotées pour le moment (CAC40 et SBF 120). Outil récent et toujours en cours de structuration, il permet de montrer la performance économique d’une entreprise et ses performance sociale, sociétale et environnementale. Les critères de performances ne sont donc plus uniquement fondés sur une performance financière, mais aussi sur des critères extra-financiers. Car désormais, les entreprises doivent prouver et présenter leur utilité sociale, ainsi que leur raison d’être. Le rapport intégré n’est pas un exercice à la portée de toutes les entreprises. Il n’empêche que de plus en plus d’entreprises intègrent des critères ESG (Environnemental, social et gouvernance) dans leur support.

Pourquoi faire un rapport annuel ?

Publier un tel document pour une entreprise se révèle souvent utile pour présenter la bonne santé économique de la société, montrer sa réussite, dissiper des doutes ou faire preuve de transparence. Ce document étant un exercice de communication et non un exercice légal, c’est à l’entreprise elle-même d’en évaluer l’utilité.

Et si on vous demande d’écrire un rapport annuel pour votre entreprise ? Dans un premier temps, il faut tenir compte des obligations légales liées à la taille et à la forme juridique de la structure.

Qui est concerné par ce document ?

Techniquement, aucune entreprise, puisqu’il ne s’agit pas un document légal, mais pouvant contenir des rapports obligatoires ou documents de références.

Les entités pour lesquelles le rapport annuel semble obligatoire

La majorité des entreprises et autres types d’organisations sont obligées de produire des bilans.

Si votre entreprise est cotée en bourse, vous devez donc vous référer aux obligations de l’autorité des marchés financiers (AMF) .

Il en est également de même pour les entreprises bancaires, de crédits de gestions de fonds, d’épargne ou d’investissements, dont les documents de référence pour contrôle sont soumis à l’autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) , un organe de la Banque de France.

Les entités pour lequel le rapport annuel n’est pas obligatoire

Si vous êtes une entreprise non cotée, vous devez vous renseigner auprès du greffe du tribunal de commerce de votre siège social pour connaître les documents à déposer auprès de leurs services.

Le cas particulier du rapport annuel d’une association

L’association à laquelle vous appartenez n’est pas dans l’obligation d’en rédiger un. En revanche, le trésorier doit chaque année présenter le bilan financier de votre organisation lors de l’assemblée générale. Ce sont les membres de l’assemblée générale qui votent et valident les comptes. Selon la taille de votre association, il peut être pertinent de communiquer à vos membres et à vos partenaires des données financières : usage des dons, frais d’administration, évolution des besoins … Un rapport annuel peut-être un bon outil de communication pour prouver la transparence de votre gestion, de démontrer l’utilité sociale de votre association et de présenter vos objectifs à venir.

Pourquoi en rédiger un même s’il n’est pas obligatoire ?

On peut trouver deux bonnes raisons de réaliser un tel document pour votre structure. Tout d’abord pour votre organisation elle-même. ce document, en tant que rapport de l’activité durant l’exercice, vous permettra d’établir un bilan de ce que vous avez fait, avec votre équipe durant tout l’exercice. Et de vous interroger : est-ce que cela a fonctionné ? Comment faire mieux ? Ce bilan vous permettra aussi de faire un point sur vos démarches en cours et sur votre stratégie.

Ensuite, présenter votre bilan et vos chiffres au monde extérieur peut se révéler un acte de communication fort et apprécié.

Une infographie décalée, avec de vrais chiffres, en lieu et place du traditionnel rapport annuel
En quelques images et chiffres, les données financières des petites entreprises créent de la confiance.

Anticiper une attente sociétale de transparence

Aujourd’hui, le consommateur, l’usager ou le militant est mieux informé et donc plus proactif. Lorsqu’il se demande comment trouver le rapport annuel d’une entreprise, celle-ci doit déjà faire face à un biais et à une possible suspicion.

En effet, les clients et les pouvoirs publics attendent des entreprises, non seulement une honnêteté financière, mais également une grande transparence sur leurs agissements et leurs objectifs. Dès lors, le document doit devenir plus qu’un document financier : c’est la narration des actes d’une entreprise.

Du public

Le grand public, c’est-à-dire vos clients, mais de manière plus générale les citoyens, veulent savoir à qui ils achètent leurs produits et services. Et en matière de transparence, l’idéal est que l’entreprise prenne les devants. Et ne soit pas accuser par la suite de cacher des informations.

De la presse

La presse, relai des citoyens, recherche des informations récentes et des données chiffrées sur lesquels se fonder pour rédiger des articles économiques. Ainsi votre entreprise peut être sollicitée pour participer à des dossiers thématisés par la presse professionnelle.

De vos partenaires

Un nouveau prestataire souhaite travailler avec vous ? Un nouveau client professionnel ? Il va se référer aux données qu’il trouvera sur internet et sur les sites reprenant sur les données du tribunal de commerce. Autant donc lui fournir vous-mêmes les informations que vous aurez choisies.

Maîtriser votre propre communication

L’entreprise a tout intérêt à divulguer elle-même les informations financières et ses différents bilans RSE ou RH. En effet, elle choisit ainsi les chiffres qu’elle veut valoriser et anticipe les questions des interlocuteurs. Sa communication est donc positive et pondérée, car elle n’a pas à réagir à une demande d’information complémentaire.

C’est vous qui tenez la plume

Fournir une information chiffrée en amont dans votre document permet à l’entreprise de la commenter et d’en donner toutes les explications nécessaires, sans avoir besoin de se justifier. Par ailleurs, vous pouvez ainsi transmettre d’autres messages importants pour le développement de la structure, sur ses valeurs ou encore sa gouvernance.

Le rapport annuel est un des documents de référence de votre communication

Ce support devient alors un rendez-vous régulier, une référence en matière de contenus pour la communication de votre entreprise. C’est une référence technique et stratégique qui guidera la communication de l’exercice suivant.

Le rapport annuel est aussi un outil marketing

Désormais, la communication d’entreprise et de marque dépasse celle des produits ou services. Pour développer vos marchés, vous devez également vous appuyer sur votre image de marque. Et votre support vous permet de vous raconter, et de vous présenter dans l’action de votre quotidien d’entreprise.

Ce que les rapports annuels ne devraient pas dire

Rédiger ce document est un exercice de discours d’entreprise intéressant. Car le vocabulaire utilisé et les mots « interdits » par l’entreprise peuvent permettre de déceler des évolutions au sein de l’organisation. C’est ce qu’a révélé une étude intitulée « Lazy prices », écrite en 2015 par 3 chercheurs de la Harvard Business School et de l’Université de Chicago.

Une étude approfondie de la charte éditoriale et du vocabulaire de votre entreprise devient alors un exercice intéressant pour connaître le sous-texte porté.

L’évolution des formes de ce document

Depuis plusieurs années, les entreprises, particulièrement les entreprises cotées, font évoluer leur support. La règlementation leur demande de rendre public plus d’informations sur leur gestion et leurs finances. Par ailleurs, Les données extra-financières deviennent incontournables.

Vers plus de rapport intégré pour les grandes entreprises ?

Les grandes entreprises cotées ont désormais l’obligation de présenter leur « raison d’être », au-delà de leur réussite financière. Pour cela, elle intègrent désormais de nombreux critères dits extra-financiers dans leurs bilans. L’idée étant d’intégrer leurs impacts environnementaux, sociaux et sociétaux et de les monétiser, tout comme les bilans financiers. Le bilan économique n’est donc plus le seul qui vaille, il est contrebalancé par le bilan moral de l’entreprise.

Vers un rapport annuel plus marketing ?

Si le rapport annuel est un outil de communication corporate, il peut également être un document marketing. Ainsi, il illustrera les attentes clients et présentera des contenus de brand marketing, en valorisant l’expérience client par des témoignages par exemple. Il soulignera également l’activité de l’entreprise, ses développements de nouveaux produits ou services. Enfin, il évoquera moins les investissements et les résultats nets.

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