S’il n’existe pas de formule magique pour créer une bonne illustration en toute circonstance, on peut tout de même définir un certain nombre d’étapes nécessaires à l’élaboration d’une image qui corresponde aux besoins de notre client.
Lecture 5 minutes
Sommaire
La reconnaissance graphique
La reconnaissance graphique est la première étape par laquelle on passe pour créer une illustration. Elle se définit par une phase de recherches sur les tendances graphiques du moment de manière générale, puis dans un second temps, sur une analyse de la concurrence.
Identifier les tendances actuelles
En tant que créateur de contenu graphique, il est important (si ce n’est vital) de se tenir informer, a minima, des tendances graphiques contemporaines. Tout d’abord parce qu’à évoluer en vase clos, l’on finit par tourner en rond (CQFD). Il est donc essentiel d’exercer son œil à découvrir de nouveaux artistes, de nouveaux styles graphiques et méthodes de communication pour proposer à notre tour des solutions adaptées et actuelles à nos clients. Aussi, se renseigner sur son domaine d’expertise favorise le développement d’idées créatives plus pertinentes, auxquelles nous n’aurions pas forcément pensé.
Enfin, analyser comment d’autres acteurs évoluant dans le même environnement que notre client – ce que l’on désigne par la concurrence – permet d’affiner son positionnement, en contextualisant sa problématique dans un paysage économique précis.
Choisir un style adapté pour un message plus efficace
Comme en photographie, il existe toute une galaxie de styles d’illustration différents. De l’illustration réaliste, au dessin franco-belge, en passant par le minimalisme ou l’illustration naïve. Il est difficile de faire une liste exhaustive de tous ces styles tant il y en a.
Mais alors, comment savoir le style de dessin qui conviendrait au projet ? Comme pour la photographie, plusieurs facteurs entrent en jeu :
- émotionnel, on est plus ou moins sensible à tel ou tel style d’illustration ;
- commercial, le style adapté à votre cible (son âge, sa catégorie socio-professionnelle) ;
- identitaire, le style qui s’accorde avec votre identité de marque ;
- communicationnel, le style qui correspond au ton de votre message.
Une fois ces différents facteurs définis, il sera plus aisé de choisir le bon style d’illustration.
Les caractéristiques techniques de l’illustration
En fonction du support utilisé pour créer l’illustration, les contraintes techniques changent. Il est donc important de les poser en amont pour ne pas avoir de mauvaise surprise à l’arrivée.
Pixels vs vecteurs
Dans la communication actuelle, l’illustration numérique a pris le pas sur l’illustration traditionnelle. En effet, travailler au format numérique permet à l’illustrateur de facilement revenir en arrière et modifier son dessin, sans pour autant avoir un impact trop lourd sur le temps de production. S’il existe encore des annonceurs faisant appel à des artistes utilisant des techniques traditionnelles, ils restent minoritaires.
En illustration numérique, on distingue deux grandes catégories de dessins : le dessin pixellisé et le dessin vectoriel.
Comme son nom l’indique, l’illustration pixellisée est composée… de pixels. Cela veut dire que si sa taille est modifiée, la qualité de l’image pourra subir une forme de détérioration. C’est pourquoi il est essentiel de bien définir le format de départ, afin de ne pas être contraint dans son utilisation.
Le dessin vectoriel, quant à lui, est créer à partir de vecteurs. Cela veut dire que l’on peut agrandir ou rétrécir l’illustration à loisir, sans qu’elle subisse la moindre dégradation visuelle. Cela peut se révéler utile lorsque l’on sait d’avance que l’image sera utilisée dans quantité de tailles différentes.
Les propositions de croquis
Une fois toutes les données techniques rassemblées, vient la phase de la recherche graphique. Cette phase se consacre à l’expérimentation. En effet, une même scène s’illustre de bien des manières différentes. Le but de la recherche graphique est donc de trouver la façon la plus pertinente de la représenter. C’est également un bon moyen d’expérimenter de nouvelles techniques de dessins, afin d’enrichir son paysage graphique.
Lorsqu’on élabore un personnage, pour une animation par exemple, cette phase de recherche est un moyen d’essayer différents styles (traits physiques, vêtements), afin d’en affiner le caractère.
La finalisation de l’image
Une fois le style graphique défini et le croquis validé, il est temps de passer à la finalisation de votre création graphique. C’est la dernière étape pour créer votre illustration. Selon le style choisi, la mise au propre implique différents éléments.
S’il s’agit d’un dessin au tracé apparent (comme il est courant de voir dans le style franco-belge), c’est le moment où l’on réalise, à l’aide du croquis, le tracé définitif. On peut opter pour un tracé net et régulier en utilisant un outil vectoriel, comme la Plume sur des logiciels tels qu’Illustrator et Photoshop. On peut aussi choisir d’avoir une ligne plus irrégulière pour un rendu plus sensible. Dans ce cas, on privilégiera un tracé directement au stylet, à l’aide d’une tablette graphique.
La mise en couleurs varie aussi selon le mode de colorisation. Il peut s’agir d’aplats bruts de couleurs, afin de créer des contrastes forts et vibrants. Ajouter des ombrages permet à l’inverse d’amener du volume à l’illustration.
Une petite mise en garde : lors de la finalisation d’une illustration, il est parfois difficile de s’arrêter et on est parfois tenté d’ajouter des détails supplémentaires, souvent superflus. Il est alors important de « se faire violence » et de prendre du recul vis-à-vis de son visuel pour se concentrer sur l’essentiel. Comme dit l’adage : « le mieux est l’ennemi du bien ».